Translate

LE CHÂTEAU DE MON PÈRE

Bienvenus, oh mes sœurs et frères non-lecteurs, dans la demeure du Seigneur de la mauvaise fois, des mauvaises interprétations et des certitudes gratuites et non avenues. Bienvenus dans votre anus.... 



(ode à Montaigne)

À cette époque obscure on chassait les sorcières,
La peste et le choléra emportaient tout autour,
Les religions se faisaient, pour le pouvoir, la guerre
Et toi tu écrivais cloîtré, magistrat et vautour.

tu connus la richesse à la mort de ton père,
Mais ton esprit partagé dissertait autrement.
L'Aquitaine, refuge du vin, écouta tes prières,
La santé t'épargna sur les chemins de l'océan.

Mais qui connaît l'homme sans plume et sans demeure,
Apprécié et fidèle au Roi catholique de France?
La Rochelle n'abrita-t-elle aucun simple penseur?
On te publiait du fait de tes paternelles connivences. 

À l'ombre des arbres majestueux de ton verger,
Tu as signé la plupart de tes œuvres littéraires.
Tu as été édité et imprimé grâce aux militaires,
Au son de leurs canons, toi seul pouvait chanter.

Refuge de l'esprit, temps offert pour la réflexion
Et jamais la faim qui étouffe et dirige tes pensées,
Ton oeuvre magistrale, modeste, élève ton nom
Mais l'histoire n’oublie pas  que tu étais privilégié.

Curieux de la condition humaine, par ton introspection
Tu permis aux regards de se tourner vers la science.
Érudit et avide de lecture, disciple de la raison
Ta quête de la vérité a théorisé l'humaine essence.

Tu n'as pas trouvé ce que tu cherchais, l'âme
Et l'amour comme une trahison laisse mourir tes enfants.
Homme affecté, mélancolique, tu écris contre les flammes
D'une maladie qui emporta ton père, combat du temps.

Maire, deux fois, d'une des plus belles villes de France,
Tu reconnais sans soucis que tu as eu de la chance.
Mais elle est capricieuse et réclame toujours son dû.
Ta vie, comme une peau de chagrins, bien superflue,

S'est chargée de te montrer que toutes les richesses,
Ne peuvent rien contre la mort quand elle décide de frapper.
C'est par ton robinet d'amour qu'elle fit ses prouesses
À l'endroit ou se vident les vases, elle t'a attaqué.

En même temps que tu devinais par quoi l'homme est obsédé
La maladie t'obligeais, tu devais te dépêcher...
La vitesse devenait nécessaire, comme un enjeu
Les limites de la prière sont le pouvoir de Dieu.

Le fantôme d'un homme au dessus de toi
Un amour interdit que la religion condamne
Que n'as-tu entendu les mensonges  d'un roi
Que n'as-tu perçu la noirceur des soutanes.

Les églises du monde entier n'ont jamais servi, à rien
D'autre qu'à l'enrichissement sournois de certains.
Dans ton fort intérieur ton esprit le comprenais,
Mais ta fidélité, surannée maintenant, le reniait.

Pourtant tu as été le témoins des exactions commises!
Traumatismes terribles pour l'humaniste que tu étais,
Voir l'humanité tomber dans ces barbaries promises
par la religion aux messages d'amour devenus muets.

Un père, un guide, un Dieu, le Roi et ta famille
Ton domaine, tes livres et le souvenir de tes filles,
Ont fait de toi un philosophe, pour son temps, éclairé
Et de tes introspections, une grande étude tu as délivrée.
                                                                                                   Feuille Qui Fume



L'homme adulte n'est qu'un cadavre ambulant.




Bientôt un nouveau chapitre de ma misérable vie va s'ouvrir, ce qui ne veut pas dire qu'il y aura du changement, mais pour l'heure, parlons de mon juge.
Mon père, vaste sujet, est un homme formidable, un médecin exceptionnel, mais c'est un père de merde aux exigences déplacées, sévère et injuste.
Il est à moitié alcoolique et en demande permanente d'un amour impossible. Il voudrait que ses fils l'aiment comme une mère, ce qui est parfaitement insensé.
Ce qu'il m'a fait subir est indigne de l'éducation "moderne" actuelle et matriarcale, malheureusement pour les pères cogneurs d'enfants.
Il m'a traumatisé, battu en me donnant des coups de pieds au sol alors que j'avais 9 ans, puni, et finalement mal aimé, ce qui est logique au regard de son propre vide affectif.
SOIS TOUT! FINIS TOUT!
Je suis un fils de divorcé et mon père a refait sa vie avec une belle-mère acariâtre que je n'ai jamais aimé. Elle a d'ailleurs contribué à modeler sa mentalité étriquée.
Quand j'étais plus jeune j'avais coutume de le surnommer "le toutou à sa mémère", laquelle était d'une intolérance incroyable et tellement imbue de sa personne qu'elle était sûre que ses préjugés étaient vrais.
L'intolérance est sans doute un des défauts majeurs de mon père mais ce qui le caractérise au-dessus de tout est qu'il est incapable d'appliquer à lui même ce qu'il se permet d'exiger des autres. Ses principes, ses exigences à l'égard de ses enfants, ses reproches (parfois pires que blessants et inappropriés) à l'égard du monde entier et de moi en particulier et sa pseudo-philosophie, rien de tout cela ne méritait qu'il se l'appliqua à lui même.
Mon père est un prétentieux pas tenté qui s'arrange intellectuellement pour toujours prétendre qu'il a raison et surtout, comme tout un chacun, avoir le dernier mot. C'est ce qui lui a fait dire un nombre incalculable de conneries au cours de mon adolescence...
Mon père est quelqu'un de très intelligent, féru d'histoire, même plus que ça, qui a une culture générale incroyable mais qui, et c'est ce qui nous a opposés, n'a aucune connaissance artistique. Mes chers sœurs et frères non lecteurs, apprenez que je suis, en plus d'être un poète maudit, musicien professionnel, et que mon père ne l'a jamais accepté.

SOYONS NATURELS
Je suis un fumeur de cannabis à l'esprit rock'n roll, alors que mon père écoute de la musique classique quand il a le temps. Autant vous dire que nous n'étions pas sur la même longueur d'ondes.
Il ne m'a jamais compris ni accepté et je l'ai déçus en permanence.
Mon père voulait que je poursuive des études de médecine, ce qui était largement à ma porté, mais j'ai choisi et préféré la musique et les femmes.
Ma vie est un beau gâchis, j'ai à peu près tout raté, de déception je suis passé à regret puis à bannissement et enfin à mort-vivant. J'ai passé un de mes anniversaires en prison pour un crime que je n'ai pas commis, un autre à l'hôpital pour une maladie qui m'a condamné à perpétuité, et je vous livre cela comme une confession...
                                      Feuille Qui Fume

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire